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Solanacées, Avertissement No 2, 3 juin 2021

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Solanacées Météo et situation actuelle. Premières observations de pucerons. Stratégies de traitements foliaires contre le doryphore de la pomme de terre dans l’aubergine. Taille des drageons dans la tomate : bien tailler les drageons permet de diminuer les blessures faites aux plants. Ceci peut avoir un impact important pour limiter les infections bactériennes (chancre et moucheture).
 

MÉTÉO et SITUATION ACTUELLE 

Les plantations sont bien avancées dans les régions plus au sud et ont été retardées dans les régions plus au nord étant donné les gels au sol annoncés pour les nuits des 27 et 28 mai. La canicule de la semaine dernière a été suivie, en début de semaine, par des températures froides, sous les normales saisonnières. Ces extrêmes climatiques combinés à de forts vents ont causé du stress aux jeunes plants. Pour plus de détails sur les précipitations et les degrés-jours accumulés, vous pouvez consulter le sommaire agrométéorologique solanacées.
 
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Dommage dû au gel sur un plant de tomate 

Photo : Jacynthe Paré (Club conseil Profit-eau-sol)



L’usage de couvertures flottantes (toiles thermiques) permet d'atténuer les grands écarts de température tout en procurant une protection contre des gels légers (0,5 a 3 ºC) selon le type de toile. Il est important de prévoir suffisamment d’arceaux (1,2 à 1,5 m entre chaque arceau; voir la photo ci-dessous) afin d’éviter le contact des toiles avec la tête et le feuillage des jeunes plants. Ceci permet d’empêcher les dommages pouvant être causés par le vent (frottement) ou par contact thermique avec la toile sur les plants soit par le gel ou par les rayons ultra-violets. L'utilisation d'un système d’irrigation par aspersion est une autre technique pour protéger du gel.
 
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Exemple d'une installation bien réalisée d'une toile thermique, d'arceaux et de sacs de gravier disposés sur une plantation de poivron

Photo : Christine Villeneuve (MAPAQ)



Les précipitations demeurent faibles et les systèmes d’irrigation sont fortement sollicités avant, pendant et après la plantation. Par contre, les bonnes conditions du sol lors des plantations sont un atout précieux pour la poursuite de la saison. Les racines pourront mieux se développer dans des sols qui n’ont pas été compactés par les excès de pluie comme c’est parfois le cas au printemps. Un système racinaire vigoureux est le meilleur atout pour optimiser la production des légumes-fruits qui se récoltent sur une longue période. Ensuite, il faudra veiller à ce que l’irrigation soit fournie en quantité suffisante et aux bons moments. On peut cependant dire que les plants partent du bon pied! 
 

PUCERONS  
 
La présence de pucerons dans le poivron et l’aubergine, sous abri et en champ, a été signalée en Montérégie et au nord de Montréal jusque dans les Laurentides. Les pucerons se cachent dans la tête des plants, autour des boutons floraux ou sur le revers des jeunes feuilles par exemple. Plusieurs espèces de pucerons peuvent se retrouver sur les plants. Consultez les fiches IRIIS phytoprotection du puceron vert du pêcher (Myzus persicae) et du puceron du melon (Aphis gossypii) pour plus d'information. 
 
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Puceron dans la tête d'un poivron récemment transplanté en tunnel

Photo : Karine Fortier-Brunelle (MAPAQ)


 
Dans le poivron, les seuils d’intervention recommandés sont : 
  • Pour les jeunes plants : présence de pucerons aptères dans la tête des plants; 
  • Observation de 4 feuilles bien développées/plant : moyenne de 5 pucerons/feuille ou d’une colonie/plant sur 25 plants observés (total de 125 pucerons ou 25 colonies).
(Source : Nadia Surdek, Recueil d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères)   
 
Dans l’aubergine, les mêmes seuils que ceux recommandés dans le poivron pourront être utilisés. 

En agriculture biologique, les produits homologués pour les pucerons sont les huiles de culture (par exemple SUFFOIL-X) et les savons insecticides à base de sel de potassium d’acide gras, comme le SAFER’S et le OPAL, ainsi que le TROUNCE qui contient également de la pyréthrine. Ce sont des insecticides de contact qui doivent donc être pulvérisés directement sur les insectes pour être efficaces, incluant le dessous des feuilles. Dans certaines conditions, ces produits peuvent occasionner de la phytotoxicité; consulter l’étiquette pour des instructions précises d’emploi. Il faut toujours vérifier auprès de votre organisme de certification avant d’utiliser un produit.
 

AUBERGINE : DORYPHORE DE LA POMME DE TERRE  

Les premiers adultes de doryphore de la pomme de terre ont fait leur apparition en Montérégie la semaine dernière et dans d’autres régions cette semaine. Pour l’instant, aucun traitement n’est nécessaire selon les observateurs du Réseau d'autant plus que ce sont les jeunes larves qui doivent être visées par les traitements insecticides. Dépistez les champs, car la situation pourrait changer avec le retour de températures plus chaudes. 
 
Technique de dépistage 
Dépister de 25 à 30 plants par champ, à une fréquence de 1 à 2 fois par semaine. Plus les températures sont chaudes, plus le développement de l’insecte est accéléré. Les œufs éclosent entre 5 à 11 jours après la ponte. Porter une attention particulière aux bordures des champs orientés du côté où étaient les cultures attractives l’année précédente (aubergine, pomme de terre). Inspecter la face inférieure des feuilles à la recherche des masses d’œufs et vérifier les points de croissance des plants, car les petites larves aiment s’y alimenter.

Seuils d’intervention 
L’aubergine est une plante qui se développe relativement lentement et elle est hautement attractive pour le doryphore qui peut faire beaucoup de dommages rapidement par temps chaud. Les seuils d’intervention suggérés dans le tableau 1 proviennent du Recueil d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères. Si possible, traitez uniquement les parties de champ pour lesquelles le seuil est atteint. Dans le sud du Québec, on assiste souvent à une seconde génération. 


Tableau 1 : Seuils d'intervention du doryphore de la pomme de terre dans l'aubergine
 

Stade de la culture 

Seuil d’intervention suggéré 

Plants de moins de 15 cm (6 pouces) de hauteur 

2 petites larves (L1-L2) 
ou 
1 grosse larve (L3-L4) en moyenne par plant 
ou 
10 % de défoliation causée par les adultes 

Plants de plus de 15 cm (6 pouces) de hauteur 

4 petites larves (L1-L2) 
ou 
2 grosses larves (L3-L4) en moyenne par plant 
ou 
20 % de défoliation causée par les adultes 



















Ces photos permettent de visualiser les 4 stades larvaires :  
 
Image Agri-RéseauImage Agri-Réseau

a) Stades L1 (1,5 à 2 mm) et L2 (5 mm) : le pronotum (partie située entre la tête et le premier segment du thorax) est entièrement noir
b) Au stade L3, la larve mesure environ 8 mm et une coloration orangée apparaît sur le pronotum

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c) Stade L4 : la larve mesure jusqu’à 12 mm, il ne reste qu'une mince bande noire entre la tête et le thorax
Photos : Nadia Surdek (Groupe PleineTerre inc.)


 



Maximisation de l’efficacité des traitements insecticides 
Il est actuellement trop tôt pour intervenir. Lorsque le seuil d'intervention sera atteint, il est possible d'optimiser une application d'insecticide de la manière suivante :

  • Dépistez de 1 à 2 fois par semaine; 
  • Visez les jeunes larves qui sont plus vulnérables aux traitements; 
  • Évaluez l’efficacité du produit sur les insectes 24 à 48 heures après le traitement;
  • Alternez les groupes de résistance*. 
* Noter que des résistances partielles aux néonicotinoïdes et aux diamides sont documentées sur des populations de doryphores au Canada, incluant le Québec. Aux États-Unis, on rapporte des résistances partielles au spinosad, surtout en agriculture biologique, puisque c’est souvent la seule matière active efficace et homologuée. Chaque site de production est unique en ce qui a trait aux degrés de résistance du doryphore vis-à-vis des différentes matières actives. L’historique des insecticides appliqués au cours des dernières années y fait pour beaucoup.

Protection des abeilles
Ces produits sont toxiques à hautement toxiques pour les abeilles. NE PAS les appliquer sur les cultures si des abeilles butinent. L’application peut être faite seulement tôt le matin et le soir lorsque la plupart des abeilles ne butinent pas. Dans tous les cas, veuillez vous référer aux étiquettes des produits. 
 
Stratégie de lutte
Comme mentionné dans l'avertissement N° 1 du 21 mai 2020, Santé Canada a révoqué en avril 2019 les utilisations suivantes des produits contenant de l’imidaclopride et du thiaméthoxame dans les légumes-fruits (solanacées) : 
  • Application au sol (dans l’eau de plantation ou au sillon) de l’imidaclopride et du thiaméthoxame;
  • Application foliaire avant ou pendant la floraison. 


24 mois après cette décision, l’ensemble des étiquettes ont été mises à jour et ce sont désormais ces versions qui doivent être respectées.

Pour la liste des insecticides homologués contre le doryphore de la pomme de terre dans l'aubergine, consultez le bulletin d'information N° 1 du 3 juin 2021 intitulé Principaux insecticides homologués pour les solanacées en 2021.



MALADIES BACTÉRIENNES DE LA TOMATE : TAILLE DES DRAGEONS 
 
Pour l’instant, aucun cas de maladies bactériennes n’est rapporté par les collaborateurs. Plus l’apparition du chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. Michiganensis) et de la moucheture bactérienne (Pseudomonas syringae pv. tomato) est retardée, moins l’impact sur la culture sera important. 
 
Dans les champs les plus hâtifs de tomates qui seront tuteurées ou drageonnées, les drageons du bas des plants ont atteint une longueur idéale pour procéder à leur taille. Étant donné que les plants peuvent être porteurs de la maladie sans démontrer de symptômes, la taille des drageons doit être bien réalisée afin de limiter les blessures aux plants. Ceci pourrait avoir un impact important sur la dissémination des maladies bactériennes.
 
Voici des recommandations pour procéder à la taille des drageons : 
  • Tailler des drageons tendres et jeunes, qui mesurent de 5 à 10 cm; 
  • À faire le matin, lorsque les drageons sont gorgés d’eau. Ils cassent plus facilement et la coupe est nette. Ceci permet également aux blessures de mieux cicatriser avant la tombée du jour; 
  • Des conditions asséchantes sont idéales. Attendre que la rosée soit disparue et que le feuillage soit sec. Les bactéries se multiplient à des vitesses exponentielles en présence d’eau et il faut éviter ces situations à risque en manipulant les plants;
  • Si des foyers de plants suspects sont observés, procéder à la taille de ces zones en dernier et marquer l’endroit avec des fanions. 
  • Lorsque le drageon est plus long que 10 cm, ce qui n’est pas l’idéal, il est recommandé d’utiliser un sécateur ou un petit couteau. Le temps consacré à la taille sera plus long, les lignes de coupe seront plus importantes et cicatriseront moins rapidement. Ces plus grosses blessures infligées aux plants représentent des portes d’entrée pour les infections bactériennes. Il est important de toujours travailler avec des outils propres. Désinfectez les lames entre chaque plant : de l'éthanol peut être vaporisé sur les lames.  
  • Pour les petits champs, il est souhaitable de se laver et désinfecter les mains tous les 50 mètres et pour les plus grands champs, tous les 100 mètres. Cette mesure peut être compliquée à réaliser pour de grandes superficies. 
 
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Cinq drageons sont prêts à être taillés sur le plant  

Photo : Christine Villeneuve (MAPAQ) 

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Drageon mesurant 6-7 cm

Photo : Christine Villeneuve (MAPAQ) 

 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.


 
Cet avertissement a été adapté par Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ), Riva Khanna, agr. (MAPAQ) et Nadia Surdek, agr. (Groupe PleineTerre inc.) à partir de l'avertissement N° 2 du 4 juin 2020. Il a été révisé par Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. 
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Solanacées
Date de publication : 03 juin 2021
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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