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Solanacées, Avertissement No 3, 10 juin 2021

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Solanacées Situation actuelle. Climat et efficacité des traitements. Différencier symptômes de maladies et dommages abiotiques. Maladies bactériennes : symptômes et stratégie de traitement. Pucerons : dépistage et seuils d'intervention. Autres insectes à surveiller : doryphore, altise, punaise terne, et chrysomèle trirayée dans la cerise de terre.

 
SITUATION ACTUELLE 

Avancement des cultures
La plupart des plantations sont terminées.  Les plantations les plus avancées de poivrons et d’aubergines portent des boutons floraux.
 

Climat et irrigation
Encore cette semaine, les températures ont été au-dessus des moyennes saisonnières. Le cumul des degrés-jours est en avance par rapport à 2020, ce qui présage un développement rapide des stades de culture et une augmentation de l’activité des insectes. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le sommaire agrométéorologique solanacées. La semaine prochaine, Environnement Canada prévoit un retour des températures avoisinant les moyennes de saison, mais encore peu de précipitations.
 
Les quantités de pluie reçues demeurent faibles. Les systèmes d’irrigation sont fortement sollicités et, dans certains cas, les réserves d’eau baissent rapidement alors que la saison ne fait que débuter. Pour les plantations plus hâtives de tomates et de poivrons en champ ou sous tunnels qui ont atteint le stade nouaison, une irrigation régulière sera cruciale ces prochaines semaines, pour éviter les carences en calcium des premiers fruits.


CLIMAT ET EFFICACITÉ DES TRAITEMENTS PHYTOSANITAIRES
 
Il est important de toujours tenir compte des conditions d’application afin de maximiser l’efficacité des pesticides, limiter les risques de phytotoxicité et de dommages physiologiques, réduire les risques de dérive et protéger les pollinisateurs. Ainsi, évitez les applications en plein soleil, par temps venteux et lorsque de la pluie est prévue. De plus, des températures très chaudes peuvent réduire l’efficacité de certains produits. Référez-vous toujours à l’étiquette.
 

MALADIES BACTÉRIENNES

Différencier symptômes de maladies et dommages abiotiques
L’effet du vent et de l’alternance de températures chaudes et froides sur les feuilles peut facilement être confondu avec les taches foliaires causées par des maladies. Pour l’instant, un seul cas de chancre nous est rapporté, dans la tomate de champ.

Le temps asséchant, combiné à la faible pluviométrie, diminue les risques d’éclosion de foyers de maladies bactériennes. Les températures inférieures à 25 °C sont plus favorables à la moucheture bactérienne alors que le chancre bactérien se propage plus intensément au-delà de 25 °C. Des plants stressés (sol compacté, excès ou manque d’irrigation, déséquilibre de fertilisation) sont également plus vulnérables aux infections bactériennes.
 
Les conditions d’apparition des taches foliaires peuvent aider à déterminer s’il s’agit d’une maladie ou d’une cause abiotique (stress climatique ou stress d’irrigation, par exemple). De manière générale, une apparition soudaine et généralisée indique une cause abiotique, alors qu’une apparition par foyers ou plants isolés et une progression graduelle indiquent plutôt une maladie.  

Les 3 photos suivantes présentent des exemples de dommages attribuables au climat :
 
Image Agri-RéseauImage Agri-Réseau

Photo du haut :  Plants de poivrons affectés par les vents :
feuilles gaufrées, bordures brisées et zones nécrosées brunes
Christine Villeneuve, agr. (MAPAQ)

Photo du bas : Stress climatique sur tomate : dommages de froid et de vent sur les vieilles feuilles
Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ)

Image Agri-Réseau

Stress climatiques sur tomate (vent, transpiration excessive)
Charlotte Coutin-Beaulieu, agr. (Groupe PleineTerre)

 
 
MALADIES BACTÉRIENNES : SYMPTÔMES et STRATÉGIE DE TRAITEMENT

Les fiches techniques suivantes présentent la biologie et les symptômes du chancre et de la moucheture bactérienne :

Les trois photos suivantes présentent des taches caractéristiques de diverses maladies sur tomate de champ.
 
Image Agri-RéseauImage Agri-Réseau

Photo du haut : Chancre bactérien colonisé par
Alternaria sp. sur tomate de champ

Photo du bas : Moucheture bactérienne (Pseudomonas
syringae
pv. tomato) sur tomate de champ
Christine Villeneuve, agr. (MAPAQ)

Image Agri-Réseau

Moucheture bactérienne et chancre (bordure de la feuille)
Christine Villeneuve, agr. (MAPAQ)



Début des traitements bactéricides
Les premiers traitements sont appliqués dès l’apparition des premiers foyers d’infection.


Moments et fréquence des traitements
En général, on recommande de faire les applications de cuivre avant la pluie, car les ions de cuivre seront relâchés par la présence d’un film d’eau sur le feuillage des plantes. Dans le cas d’autres produits à action bactéricide, les étiquettes mentionnent parfois de les appliquer après la pluie. L’action des bactéricides est protectrice et non systémique. Cela signifie que le nouveau feuillage n’est pas protégé par les applications précédentes.

Fréquence des traitements
  • 5 à 7 jours : pression élevée de la maladie, temps pluvieux, rosées abondantes;
  • 7 à 10 jours : pression modérée de la maladie, temps mitoyen;
  • 10 à 14 jours : pression faible de la maladie, temps sec.

Les traitements sont délavés par des averses supérieures à 25 mm étant donné qu'aucun traitement bactéricide ne possède d'action translaminaire ou systémique. Toutefois, les traitements bactéricides sont souvent décevants pour la répression des maladies bactériennes. En effet, selon plusieurs travaux de recherche et au fil d’observations des agriculteurs et des conseillers agricoles, les pulvérisations à base de cuivre ou d’autres produits n’apportent que de minces avantages et seulement lorsque la pression des maladies bactériennes est de faible à modérée. 


Les pulvérisations
Les bactérioses sont très difficiles à contrôler en comparaison avec les maladies fongiques (alternariose, tache septorienne, mildiou). Les pulvérisations de cuivre ou d’autres bactéricides agissent uniquement comme protectant. Ces produits ne pénètrent pas les tissus végétaux et atteignent uniquement les bactéries présentes sur la surface des parties aériennes de la plante.
 
À partir du moment où les bactéries pénètrent la feuille, elles sont protégées et continuent à se multiplier. En 24 heures, plusieurs millions de bactéries peuvent être produites, ce qui est un atout certain pour leur dissémination. Par contraste, dans le cas des fongicides, plusieurs ont des actions systémiques et translaminaires dans les plantes et peuvent empêcher la germination des spores et la formation d'un feutre mycélien. Ceci permet de maîtriser les infections et de freiner leur propagation.
 
Par ailleurs, des pulvérisations mal réalisées (pression trop forte, mauvaise couverture foliaire) peuvent faire plus de mal que de bien en déclenchant de nouveaux foyers d’infection.


Rotation des produits
À la suite de leurs travaux, plusieurs chercheurs et conseillers agricoles recommandent l’alternance des pulvérisations à base de cuivre avec des produits différents tels que : 

Plusieurs de ces produits sont permis en production biologique (et identifiées par le pictogramme  dans les bulletins d'information sur les fongicides du RAP) : toujours consulter votre organisme de certification avant d’utiliser un produit.


INSECTES

Pour la liste des insecticides homologués dans les solanacées, consultez le bulletin d'information N° 1 du 3 juin 2021 intitulé Principaux insecticides homologués pour les solanacées en 2021.

Pucerons
Plusieurs collaborateurs signalent la présence de pucerons, particulièrement dans les poivrons et les aubergines, sous abri et en champ.

L’insecte demeure à surveiller étroitement, surtout si le temps sec persiste.

Les plantations les plus avancées, c'est-à-dire celles plantées de la mi-mai à la fin mai, et qui présentent de jeunes boutons floraux, sont très attirantes pour les pucerons ailés. Les pucerons s’alimentent sur les pousses terminales des plants, ce qui peut provoquer la chute des boutons floraux et compromettre la croissance normale. 

 

Seuils d’intervention dans les solanacées pour le puceron

  • Sur jeunes plants : présence de pucerons aptères dans la tête des plants sur 15 à 20 % de plants porteurs, peu importe le nombre de pucerons;
  • Sur plants plus développés ou si les pucerons sont présents seulement sur les feuilles (observez 4 feuilles bien développées/plant) : moyenne de 5 pucerons/feuille ou d’une colonie/plant sur 25 plants observés (total de 125 pucerons ou de 25 colonies).  


Dépistage des pucerons
Inspecter de près les parties terminales des plants. Les adultes noirs ailés se cachent souvent entre les boutons floraux et les pucerons verts aptères (sans ailes) peuvent se dissimuler dans les jeunes feuilles enroulées.
 
Image Agri-Réseau
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Pucerons dans les têtes de poivron biologique en tunnel 

Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ)

 

Plusieurs espèces de pucerons peuvent se retrouver dans les champs de poivrons et d’aubergines, telles que le puceron vert du pêcher (Myzus persicae), le puceron vert du melon (Aphis gossypii), le puceron du haricot (Aphis fabae), le puceron du nerprun (Aphis nasturtii) et le puceron de la pomme de terre (Macrosiphum euphorbiae).
 
Les pucerons ailés sont les premiers à envahir les champs. Ils se déplacent par les mouvements d’air en altitude; cela leur permet de parcourir des distances importantes. Ils atterrissent de manière aléatoire dans un champ, où ils se répartissent par foyers. Par la suite, si les conditions sont propices, ils généreront des colonies d’aptères (pucerons sans ailes).
 
Pour avoir une vue représentative de la présence des pucerons, il faut dépister de 25 à 35 plants par champ, en suivant un patron en forme de W, afin de couvrir une surface représentative. Les plants peuvent être regroupés (par exemple, regarder 3 plants à chaque arrêt). 
 
Dans le cas des pucerons, il faut porter attention aux endroits où il y a une zone tourbillonnaire de vent. Cette zone de tourbillon de vent débute près des boisés, qui sont des brise-vent étanches, à une distance équivalente à 4 fois la hauteur du boisé. Pour un brise-vent perméable (50 % de porosité), la distance protégée est d’environ 15 fois la hauteur des arbres. Après cette distance, les pucerons ailés pourront se déposer par foyers dans les champs.
 
Image Agri-Réseau

Exemple de patron de dépistage

 

De nombreux insectes bénéfiques présents naturellement dans les champs se nourrissent de pucerons. Pour cette raison, il est préférable d’utiliser des traitements sélectifs plutôt que des produits à large spectre.


Autres insectes
Quelques collaborateurs ont signalé la présence d’adultes de doryphore et, dans certains cas, le début de la ponte dans l’aubergine. Il faut attendre l’arrivée des jeunes larves pour commencer les traitements. Référez-vous à l’avertissement  Nº 2 pour le seuil d’intervention et la stratégie de traitement.

Des altises sont signalées dans des tomates sous tunnels chenilles et en champ dans la tomate et l’aubergine. Les populations sont encore faibles pour le moment. Voici les seuils d’intervention recommandés dans ces deux cultures dans le Nord-Est américain :
 

Seuil d'intervention pour les altises dans les solanacées 
  • Jeunes plants récemment plantés : 2 altises/plant;
  • Plant de 8 à 15 cm : 4 altises/plant;
  • Plant de plus de 15 cm : 8 altises/plant.
(Source : Nadia Surdek, Recueil d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères


Punaise terne 

Pour l’instant, la punaise terne se concentre dans les fraisières ou sur d’autres plantes plus attirantes. Quelques adultes isolés ont visité des solanacées. Étant donné le vieillissement des fraisières et les coupes de foin, l’insecte sera toutefois à surveiller dans les prochaines semaines.


Chrysomèle trirayée
Les premières chrysomèles trirayées de la pomme de terre (Lema daturaphila) ont été observées dans la cerise de terre. Lorsque d’autres plantes de la famille des solanacées sont présentes dans l’environnement immédiat, la chrysomèle trirayée peut s’y attaquer, mais l’insecte préfère la cerise de terre. Pour de l'information sur l'insecte et son identification, vous pouvez consulter l'avertissement Nº 5 du 23 juin 2020. 


 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.


 
Cet avertissement a été rédigé par Karine Fortier-Brunelle, agr. et Riva Khanna, agr. (MAPAQ), avec la collaboration de Nadia Surdek, agr. (Groupe PleineTerre inc.), et révisé par Louise Thériault, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. 
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Solanacées
Date de publication : 10 juin 2021
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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