Plusieurs désordres physiologiques et symptômes de maladies sont observés au champ. L'homologation d'urgence du
SWITCH 62.5 WG contre les taches alternariennes dans les crucifères-feuilles/fleurs a été renouvelée pour l'année 2024. Des oeufs et des larves de la deuxième génération de la mouche du chou sont observés. D'autres ravageurs sont actifs : cécidomyie du chou-fleur, chenilles défoliatrices, altises et pucerons.
ÉTAT GÉNÉRAL DES CULTURES
Les épisodes de chaleur et de pluie se succédant, plusieurs désordres physiologiques sont observés dans les champs de crucifères. Bien que les plants se développent généralement bien, on observe depuis quelques semaines des dommages induits par différents stress climatiques (insolation, flétrissement, montaison prématurée, granulée brune) ainsi que par de la phytotoxicité. Des carences en calcium et en magnésium sont également fréquentes et celle en molybdène est parfois rapportée dans des sols sableux qui n'ont pu être irrigués par temps plus chaud et sec.
De plus, les symptômes de maladies qui sont favorisées par les sols humides sont davantage visibles : hernie des crucifères, fonte des semis/tige noire, fusariose vasculaire. Les précipitations attendues dans les prochains jours sont d'ailleurs susceptibles de favoriser leur progression.
Des taches de forme angulaire et du mycélium causés par le mildiou sont aussi observés dans des champs de rutabaga de même que dans certains champs de chou pommé.
Mildiou sur la face supérieure d'une feuille de rutabaga
Photo : CIEL
Mildiou sur la face inférieure d'une feuille de rutabaga
Photo : CIEL
Par ailleurs, les conditions (température > 25 °C et humidité relative élevée) sont favorables aux maladies bactériennes telles la nervation noire et la pourriture molle bactérienne, dont la progression est rapide par endroits. Lorsque des symptômes de nervation noire sont observés, il importe de respecter les mesures de biosécurité en productions végétales afin d'éviter de contaminer des plants sains. Il est d'ailleurs recommandé de ne pas dépister les zones présentant des symptômes.
Enfin, même si seulement quelques observations ont été rapportées jusqu'à présent, les taches alternariennes (A. brassicae, A. brassiciola), qui profitent des conditions chaudes et humides, sont à surveiller. À noter que l'homologation d'urgence du
SWITCH 62.5 WG (groupes 9 et 12) dans les crucifères feuilles/fleurs, notamment contre les taches alternariennes, qui arrivait à échéance le 7 juillet dernier, a été renouvelée. Une mise à jour de la date d'échéance à l'étiquette d'homologation sera effectuée sur le site Web de Santé Canada dans les prochains jours, mais les paramètres d'application demeurent les mêmes.
Taches alternariennes sur feuilles de crucifères
Photo : MAPAQ
Taches alternariennes sur feuilles de crucifères
Photo : MAPAQ
INSECTES RAVAGEURS
La ponte de la deuxième génération de la
mouche du chou se poursuit dans l'ensemble de la province et on observe des larves par endroits. Les altises (
des navets et
des crucifères) sont très actives, notamment dans les productions en régie biologique et dans les choux chinois. Du côté des chenilles défoliatrices, la
piéride du chou et la
fausse-teigne des crucifères sont toujours présentes, et quelques dommages causés par la
chenille zébrée, un ravageur occasionnel des crucifères, sont observés. La
fausse-arpenteuse du chou a, quant à elle, fait son apparition dans le sud-ouest de la province.
Par ailleurs, l'activité de la
cécidomyie du chou-fleur demeure faible à modérée sur l'ensemble du territoire. Finalement, les
thrips demeurent à surveiller dans les champs de chou près du stade de pommaison, tandis que les
pucerons sont présents dans plusieurs champs, sans causer de dommages notables.
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les
bulletins d'information 2024 N° 1 (
herbicides), N° 2 (
insecticides) et N° 3 (
fongicides).
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Line Bildeau, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.