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Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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Vigne, Avertissement No 7, 5 juin 2025

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - VigneÉchantillons recherchés pour des tests de résistance aux fongicides. Stade « Boutons floraux séparés » (EL17) des cépages hâtifs sur les sites les plus chauds. Insectes et acariens : érinose et acariose; ouvrez l'oeil pour les prédateurs. Maladies : stratégie contre la moisissure grise; éviter l'accumulation de cuivre dans le sol. Opérations : épamprage et relevage des vignes. Fertilisation : le bore avant la floraison et le magnésium sur les sites avec un historique de carence. 


ÉCHANTILLONS RECHERCHÉS
 
Le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) invite les producteurs agricoles du Québec à participer à une campagne de surveillance de la résistance aux fongicides du blanc et du mildiou de la vigne. Cette initiative vise à obtenir un portrait de la résistance à certaines matières actives dans les vignobles et à soutenir une gestion efficace et durable.

 
DÉVELOPPEMENT PHÉNOLOGIQUE

Les cépages hâtifs tel que 'Frontenac' et le raisin de table 'Somerset' ont atteint le stade « Boutons floraux séparés » (EL17) sur les sites les plus chauds de la province. Pour l'accumulation des degrés-jours base 10 (DJ10) depuis le 1er mars, le début de saison 2025 se compare aux débuts des saisons 2017 et 2020. Pour suivre l'évolution des degrés-jours, deux outils sont à votre disposition :
 
Consultez Agrométéo Québec pour un visuel provincial de l'état d'avancement du développement des cépages à débourrement hâtif et semi-tardif ainsi que d'autres modèles bioclimatiques sur la vigne.
 
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Phénologie des cépages à débourrement hâtif au 3 juin 2025

Source : Agrométéo Québec

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Phénologie des cépages à débourrement semi-tardif au 3 juin 2025

Source : Agrométéo Québec


 
INSECTES ET ACARIENS
 
Stratégie GIEC 
Les acariens prédateurs sont des alliés précieux et de bons agents de lutte biologique qu'il faut protéger; consultez l'affiche PFI afin de sélectionner des produits phytosanitaires moins toxiques pour ceux-ci.


La pression des acariens est particulièrement importante cette année.

Ériophyide de la vigne (acarien causant l'érinose) : Outaouais, Laurentides, Montérégie, Estrie. 

Les collaborateurs du sous-réseau observent encore la présence du phytopte de la vigne (ériophyide) en grand nombre dans les vignobles cette semaine. Cet acarien qui cause l'érinose peut produire de 5 à 7 générations par année sous nos conditions!

La présence d’acariens prédateurs peut aider à réduire la pression des ravageurs. Ouvrez l’œil pour vérifier la présence de ces alliés qui se retrouvent souvent à l’endos des feuilles. Consultez la section des ennemis naturels du Guide des principaux arthropodes des vignobles de l’Est du Canada pour vous aider à les identifier.


Pour en savoir plus sur les traitements contre l'ériophyide, consultez l’avertissement Nº 6 du 29 mai 2025.
 
Des acariens prédateurs à l'oeuvre
 

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Amblyseius sp.

Source : Marie Lou Legrand (iNaturalist)

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Prédation d'une cicadelle par l'acarien prédateur Anystis baccarum

Source : La problématique des cicadelles en vignobles

Calepitrimerus vitis (acarien causant l'acariose de la vigne)

Montérégie-Est

Cet acarien qui cause une malformation des feuilles a été aperçu dans quelques vignobles. Il est particulièrement présent lorsque le départ de la végétation est lent au printemps. À ce moment, les attaques d'acariens, au niveau des bourgeons, provoquent l'arrêt de croissance de certains d'entre eux. Les pousses du printemps sont alors rabougries et les entre-nœuds peuvent demeurer courts. Sur les feuilles, les piqûres d'acariens provoquent de nombreuses taches composées de nécroses brunes entourées de petites taches claires souvent allongées. Le développement des tissus est freiné, provoquant de légères déformations de la feuille. Les feuilles apparaissent alors petites et frisées. Les pertes de récolte peuvent être importantes les années où le départ de la vigne est difficile et où les populations d’acariens se développent rapidement.
 

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Symptômes d'acariose

Source : Chloé Gendre, agr. (Club agroenvironnemental de l'Estrie)

Cicadelles
Les collaborateurs ont observé la présence de cicadelles sur quelques sites dans plusieurs régions, dont l'Estrie, les Laurentides, la Montérégie, Montréal-Laval-Lanaudière et l'Outaouais. Un effeuillage à la fin de la floraison est à prévoir sur les sites avec une problématique importante de cicadelles. Il y aura plus de détails dans l'avertissement de la semaine prochaine. 

Punaise terne

La punaise terne a été observée dans quelques vignobles de la Montérégie et de la Mauricie. Cet insecte est surtout présent dans les parcelles près des boisés et à l’abri du vent. Des études ont démontré que les dommages faits avant la floraison ne sont pas dommageables pour le développement futur des fruits. Leurs piqûres seraient plus dommageables aux stades en postfloraison, soit à partir de « Baies de la taille d’un pois » et pourraient provoquer de la chute de fruits.

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Punaise terne adulte

Source : Chloé Gendre, agr. (Club agroenvironnemental de l'Estrie)

MALADIES
 

Stratégie GIEC 
Toutes les techniques qui permettent une bonne exposition des grappes au soleil, tel que l'ébourgeonnage, l'épamprage et l'effeuillage hâtif permettent de réduire les risques associés aux maladies.

 

Y a-t-il des spores dans l’air?
En début de semaine, aucune spore de mildiou n'a été captée dans le réseau de capteur. Toutefois, des spores de Botrytis étaient présentes sur tous les sites du réseau. Ceci n'est pas étonnant puisque la moisissure grise, causée par Botrytis affecte de nombreux végétaux; ce champignon est souvent présent dans l'air.

La floraison des vignes (EL19 à EL21) débutera prochainement dans les secteurs les plus chauds. Il s’agit d’un stade critique où les traitements fongicides de protection sont souvent nécessaires pour protéger la récolte contre la majorité des maladies (anthracnose, mildiou, blanc, pourriture noire et pourriture grise).

Si vous avez un historique de dommages ou des cépages sensibles aux différentes maladies, il est préférable d’intervenir en prévention, avant l’apparition des symptômes, afin d’éviter le développement de la résistance aux fongicides. Consultez le Guide des traitements fongicides permis en viticulture pour choisir un traitement approprié.   
 
Stratégie de lutte contre la moisissure grise (Botrytis
Si vous avez des cépages sensibles à la moisissure grise, principalement ceux dont les grappes sont compactes, tels que 'Seyval', 'Chardonnay', 'Pinot', 'Riesling', 'Marquette', et un historique important de présence de la maladie, la période de la floraison est un moment clé durant lequel la protection est requise. Un traitement au début de la floraison (10 % des capuchons floraux tombés) et un second en fin floraison (80 à 100 % des capuchons floraux tombés) sont recommandés lorsque la température est supérieure à 15 °C et que de la pluie est prévue.  

Parmi les biofongicides homologués, seul le BOTECTOR (présentement indisponible commercialement) a permis de réduire significativement la moisissure grise et de maintenir les dommages sous le seuil économique de 5 % des baies infectées. Les produits à base de bicarbonate de potassium, tel que MILSTOP, ont également une bonne efficacité. Les produits SERENADE et ACTINOVATE ont aussi permis de réduire de plus de 50 % l’infection des grappes par Botrytis.

La lutte est beaucoup plus efficace lorsque les traitements phytosanitaires sont accompagnés de mesures prophylactiques. Par exemple, la maîtrise de la vigueur (réduction de la fertilisation azotée, taille et conduite adaptées, enherbement), l’aération de la zone de grappes (ébourgeonnage, épamprage, effeuillage précoce) et la prévention des blessures mécaniques ou par des insectes sont des pratiques qui font partie de la lutte intégrée contre cette maladie. 

Pour en savoir davantage :


Anthracnose, Excoriose
Le printemps frais et humide a favorisé la présence de ces maladies; elles sont présentes sur plusieurs sites. 

 

TRAITEMENTS AU CUIVRE

Stratégie GIEC 
Le cuivre est un fongicide efficace contre plusieurs maladies, mais il faut l'utiliser de façon raisonnée puisqu'il peut s'accumuler dans le sol, ce qui risque d'en réduire la fertilité. 



Les traitements au cuivre peuvent être utilisés pour lutter contre plusieurs maladies de la vigne (mildiou, excoriose et pourriture noire). Plusieurs formulations sont acceptées en production biologique. Toutefois, il est important de s’assurer de ne pas provoquer l’accumulation de cuivre dans le sol, ce qui pourrait en réduire la fertilité. Revoyez la fiche d'information Le cuivre en viticulture.
 
Le chapitre 1 du Guide de bonnes pratiques en viticulture suggère une façon de prévenir la contamination du sol par le cuivre et de calculer la dose de cuivre métal qui est appliquée par traitement. Pour l’instant, il n’existe pas de règlementation au Québec sur la dose de cuivre qu’il est permis d’appliquer annuellement. En Europe, un maximum de 6 kg/ha/année de cuivre métal peut être appliqué. Nous recommandons de faire des analyses de sol tous les trois ans, afin de suivre l’évolution de la teneur en cuivre. La question 19 du chapitre 1 des grilles d’auto-évaluation du Guide vous permet de vérifier le niveau.



OPÉRATIONS CULTURALES

Stratégie GIEC
En plus d'avoir un impact positif sur la qualité des fruits, l'épamprage et le relevage hâtif des vignes permettent une meilleure aération (séchage plus rapide après la pluie) et une meilleure pénétration des traitements phytosanitaires.
 
Relevage et épamprage des vignes
 
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Épamprage nécéssaire

Photo : Chloé Gendre, agr. (Club agroenvironnemental de l'Estrie)


Lors de l'épamprage, il est recommandé de conserver 10 à 20 rameaux par mètre linéaire. 
 
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Vigne avant épamprage (46 rameaux par mètre linéaire)

Photo : Évelyne Barriault, agr. (MAPAQ)

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Vigne après épamprage (20 rameaux par mètre linéaire)

Photo : Évelyne Barriault, agr. (MAPAQ)

 
 
Relevages des vignes
Si ce n'est pas déjà fait, préparez-vous à effectuer cette opération en plaçant les fils prêts pour le relevage. Un premier passage réalisé avant la floraison ou, au plus tard à la nouaison, suivi d'un passage au stade de la fermeture de la grappe, est beaucoup plus efficace que lorsque le premier passage est retardé. Dans un essai réalisé avec le Dura-Club, le relevage en 3 passages a nécessité 32 heures par hectare tandis qu’un seul passage a pris 45 heures par hectare. En plus du gain de temps pour cette opération, le relevage hâtif permet aussi une meilleure gestion des mauvaises herbes, surtout en mode sans herbicide, en permettant des passages plus fréquents avec les outils de travaux mécaniques. La croissance des vignes est également plus homogène et l’opération occasionne moins de bris de rameaux.

Carence et fertilisation
Les collaborateurs ont observé des symptômes de carence en
 magnésium. La période qui entoure la floraison est une période critique pour la nutrition des vignes. Le bore et le magnésium sont des éléments particulièrement importants qui peuvent nécessiter des applications d’engrais foliaires dans plusieurs situations. C’est aussi le dernier moment pour appliquer de l’azote sur le feuillage, si vous observez un manque de vigueur ou une coloration jaunâtre. Le cépage ‘Seyval blanc’ est particulièrement exigeant en azote au début de la saison.
 
Lorsque des carences apparaissent avant la floraison, il s'agit d'une carence importante qui risque d'avoir un impact sur la qualité de la récolte et sur le rendement. Revoir l'avertissement Nº 6 du 29 mai dernier
 
   
  
  
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 

  
Cet avertissement a été rédigé par Karine Bergeron et Evelyne Barriault, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Vigne ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentatiton (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Vigne
Date de publication : 05 juin 2025
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