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Brûlure bactérienne

sur 15
LA BRÛLURE BACTÉRIENNE :
UNE MALADIE DÉVASTATRICE DES POMMIERS ET DES FRAMBOISIERS
David Rosenberger
Professeur de phytopathologie
Hudson Valley Laboratory de l’université Cornell, Highland, NY
Résumé :
La seule méthode de lutte contre la brûlure bactérienne dans les
framboisiers consiste à tailler les tissus infectés ou à enlever les plants infectés. La lutte
contre la brûlure bactérienne dans les pommiers exige que l’adoption d’un éventail
de moyens, y compris la taille des chancres durant l’hiver, l’utilisation de traitements
de cuivre au débourrement dans les vergers où il y a déjà eu une infection de
brûlure bactérienne, l’utilisation d’un modèle pour déterminer à quel moment
procéder à la pulvérisation de la streptomycine durant la floraison et l’élimination
des rameaux infectés au fur et à mesure qu’ils apparaissent durant l’été. Dans les
régions nordiques, comme le Québec, la probabilité d’une recrudescence des
épidémies de brûlure bactérienne est assez faible parce que les températures
durant la floraison sont habituellement trop froides pour favoriser l’infection des fleurs.
En l’absence d’une nouvelle infection des fleurs, il est fréquent que l’on puisse
éliminer la brûlure bactérienne dans un verger en l’espace de quelques années.
Habituellement, les niveaux d’inoculum demeurent relativement peu élevés dans les
zones de culture froides, ce qui contribue encore davantage à réduire la menace
de nouvelles infections.
La brûlure bactérienne est une maladie bactérienne causée par
Erwinia amylovora.
La brûlure bactérienne s’attaque à de nombreuses plantes-hôtes, mais ce sont les
vergers de pommiers et de poiriers qui subissent les plus importantes pertes
financières. Il arrive que la maladie affecte les framboisiers de même que les mûriers
sauvages épineux et sans épines. Des hôtes comme le pommetier, l’aubépine dorée
(
Crataegus
), le cotonéastre (
Cotoneaster),
le buisson ardent
(P
yracantha
), et le
sorbier d’Amérique (
Sorbus
) ont une importance économique parce que les
espèces ornementales infectées peuvent produire un inoculum risquant d’infecter
les vergers avoisinants. Les symptômes de la brûlure bactérienne sont illustrés dans
de nombreux bulletins destinés aux fruiticulteurs (Se référer à Van der Zwet et Beer,
1999).
Il s’est fait très peu de recherche sur la brûlure bactérienne des framboisiers et des
mûriers. Des chercheurs de la Caroline du Nord, du Maine et de l’Illinois ont
démontré que les souches de
E. amylovora
qui infectent les framboisiers et les
mûriers n’ont pas d’incidence sur les pousses de pommiers, et que les souches qui
s’attaquent aux pommiers et aux poiriers ne causent pas la maladie sur les mûriers
hôtes. Ces rapports de recherche suggèrent que la brûlure bactérienne ne se
propagera pas facilement des ronces aux fruits à pépins ou inversement, des fruits à
pépins aux ronces. Toutefois, on suppose que le cycle de la maladie de la brûlure
bactérienne est le même pour les ronces et les fruits à pépins.
Terminologie de la brûlure bactérienne :
Les chercheurs qui étudient la brûlure
bactérienne utilisent diverses expressions pour se référer à des aspects particuliers de
la maladie dans les vergers de pommiers et de poiriers.
Brûlure de la fleur
fait référence aux symptômes qui se développent après
l’infection des fleurs.
Brûlure des pousses
fait référence aux symptômes qui se développent après
l’infection des pousses succulentes. Il est parfois difficile de distinguer la
brûlure de la fleur de la brûlure des pousses parce que, dans les deux cas, la
brûlure entraîne le flétrissement et la mort des bourgeons terminaux. La
brûlure de la fleur se caractérise par la présence de grappes de fleurs flétries
qui restent attachées à la base des pousses dont la mort a été occasionnée
par la brûlure.
Chancres bactériens
fait référence à l’infection et à la mort des pousses qui
résultent du développement des chancres hibernants. Les chancres
bactériens se produisent dans les vergers ayant déjà été infectés par le passé,
même si aucune nouvelle infection ne s’est déclarée durant la saison au
cours de laquelle les chancres bactérien sont apparu.
Brûlure du fruit
fait référence à l’infection qui prend naissance dans les fruits. La
brûlure du fruit peut survenir à la suite d’un épisode de grêle (elle est donc
une forme de brûlure propagée par des blessures) ou être le résultat
d’infections qui surviennent au cours de l’été lorsqu’une chute rapide de la
température durant les orages d’après-midi entraîne la bactérie à l’intérieur
du fruit.
Brûlure des porte-greffes
fait référence aux infections des porte-greffes sensibles à
la brûlure bactérienne sur les arbres dont le tronc est toujours vivant au-dessus
du point de greffe.
Brûlure propagée par des blessures
se développe lorsque des infections
surviennent à la suite d’une blessure occasionnée par la grêle, le vent ou le
gel.
Cycle de la maladie :
La brûlure bactérienne hiverne dans les chancres des
plantes-hôtes. Au printemps, les bactéries exsudent des chancres et se propagent
aux fleurs par les insectes et les éclaboussures d’eau quand il pleut. La propagation
de la brûlure bactérienne provient habituellement de l’infection des fleurs parce que
les fleurs ouvertes sont les sites d’infection les plus sensibles sur les plantes-hôtes. Les
bactéries se reproduisent rapidement dans les fleurs infectées et les grappes de
fleurs flétries, et ces bactéries se propagent ensuite par les insectes et les
éclaboussures d’eau quand il pleut aux pousses succulentes où elles amorcent la
brûlure des pousses. Les bactéries peuvent rapidement coloniser et tuer des
branches entières et de grosses branches maîtresses en se propageant dans les tissus
de l’hôte infecté.
Après l’infection,
E. amylovora
continue à envahir et à tuer de nouveaux tissus hôtes
tant et aussi longtemps que les pousses poursuivent leur croissance active. Les
chancres grossissent plus rapidement dans les arbres à croissance rapide que dans
les arbres à croissance lente. En fait, le développement des chancres stoppe
complètement et les pousses deviennent résistantes à l’infection lorsque les
bourgeons terminaux apparaissent et que les arbres cessent de croître entre le milieu
et la fin de l’été. Au début de l’été, lorsque la brûlure bactérienne se propage
rapidement, les pourtours des chancres sont flous et le tissu sous-jacent à l’écorce
qui suit le pourtour du chancre montre une transition graduelle entre le tissu sain et le
tissu nécrosé. Plus tard dans l’été, lorsque les arbres cessent de grandir, le pourtour
du chancre se précise et l’écorce interne montre une ligne de séparation nette
entre le tissu sain et le tissu nécrosé.
Sensibilité de l’hôte :
La sensibilité de l’hôte à la brûlure bactérienne dépend de la
résistance génétique, de la quantité d’inoculum, de la vigueur végétative, de l’âge
de l’arbre, des conditions météorologiques et des interactions entre tous ces
facteurs. La plupart des poiriers sont très vulnérables à la brûlure bactérienne. Chez
les framboisiers, les cultivars Latham, Boyne, Royalty, Fallgold, Algonquin et la
sélection K81-6 ont la réputation d’être particulièrement sensibles à la brûlure
bactérienne.
Les cultivars de pommiers diffèrent considérablement en ce qui concerne leur
sensibilité à la brûlure bactérienne, mais le classement de la sensibilité varie selon la
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zone géographique et les méthodes de classement utilisées. À mon avis, les cultivars
les plus sensibles sont notamment Honeycrisp, Cameo, Gala, Ginger Gold, Idared,
Jerseymac, Jonathan, Jonamac, Jonagold, Macoun, PaulaRed, Rhode Island
Greening, et Rome Beauty. Les cultivars moyennement sensibles comprennent
notamment Cortland, McIntosh, Spartan, et Golden Delicious. Les cultivars
moyennement résistants comprennent notamment Delicious, Empire, et Liberty. Dans
des conditions propices à l’infection (degré élevé d’inocula, temps chaud et
humide durant la floraison), même les cultivars moyennement résistants de pommiers
peuvent être infectés par la brûlure bactérienne. Toutefois, la maladie va s’attaquer
plus lentement aux branches et entraîner moins de dommage dans les cultivars
moyennement résistants que dans les cultivars très sensibles.
La brûlure bactérienne se propage plus rapidement dans les plantes ayant une
croissance vigoureuse. Dans les arbres, la teneur élevée en azote stimule la
croissance rapide des pousses et favorise les infections graves de brûlure
bactérienne. La corrélation entre une grande vigueur et des flambées graves de
brûlure bactérienne explique pourquoi les arbres âgés de 3 à 6 ans sont
particulièrement sensibles à la brûlure bactérienne. Les arbres plus jeunes portent
habituellement moins de fleurs et parviennent à éviter la brûlure de la fleur, tandis
que les arbres plus âgés ont habituellement une récolte suffisante pour restreindre la
croissance des pousses succulentes et, par conséquent, limiter aussi la gravité de
l’infection. Les cultivars de pommiers sensibles sont particulièrement vulnérables
lorsqu’ils sont âgés de 3 à 6 ans parce qu’ils portent habituellement assez de fleurs
pour permettre la brûlure de la fleur et sont assez vigoureux pour favoriser une
expansion rapide des chancres. Par ailleurs, il arrive souvent que les jeunes arbres
poursuivent leur croissance active plus longtemps au cours de l’été, ce qui a pour
effet de prolonger la saison durant laquelle la brûlure bactérienne demeure active
dans les arbres.
Stratégies de lutte :
Aucune stratégie de lutte unique ne parviendra à maîtriser
complètement la brûlure bactérienne. Dans les régions où la brûlure bactérienne
représente une menace, les fruiticulteurs doivent faire appel à une lutte intégrée afin
de réduire les risques de contamination.
Taille hivernale
:
Les chancres de brûlure bactérienne visibles devraient être
éliminés durant la taille d’hiver. Ce ne sont pas tous les chancres qui vont héberger
des bactéries durant l’hivernage, mais il suffit qu’un ou deux chancres soient actifs
pour produire suffisamment d’inoculum pour infecter de nombreux hectares
additionnels de vergers au cours de la saison suivante.
Traitement de cuivre au débourrement
:
Les traitements de cuivre appliqués au
débourrement peuvent contribuer à réduire la quantité d’inoculum viable exsudée
par les chancres ayant échappé à la taille sèche. Personne n’est jamais arrivé à
expliquer exactement pourquoi les traitements de cuivre appliqués au
débourrement pouvaient réduire la brûlure des fleurs, mais à mon avis les résidus de
cuivre qui persistent sur l’écorce ont pour effet de limiter la prolifération bactérienne
pendant la floraison. (Durant les saisons où les précipitations sont supérieures à 80
mm entre les traitements de cuivre et la floraison, il se peut que l’efficacité de ce
traitement soit perdu. Il faudrait éviter les traitements de cuivre après que les
bourgeons ont atteints 1 cm cependant, parce qu’il arrive souvent que les
bourgeons en pleine croissance retiennent suffisamment de résidus de cuivre pour
entraîner le roussissement des jeunes fruits. Une pulvérisation de cuivre au
débourrement n’est recommandée que dans les vergers où l’on a détecté des
symptômes de brûlure bactérienne durant l’une des deux saisons de croissance
précédentes. Il n’y a aucune raison de procéder à un traitement de cuivre dans des
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vergers qui n’ont jamais eu d’infection à la brûlure bactérienne.
Pulvérisation de streptomycine durant la floraison
:
Dans les vergers où l’on a
décelé la présence d’inoculum, des pulvérisations de streptomycine doivent être
appliquées durant la floraison si le temps est suffisamment chaud pour favoriser la
multiplication des bactéries dans les fleurs. La streptomycine ne protège que les
fleurs qui sont ouvertes au moment de la pulvérisation, aussi il se peut que l’on doive
procéder à de nombreuses applications pour couvrir les fleurs au fur et à mesure de
leur éclosion.
Les formulations de streptomycine contiennent 17 % d’ingrédient actif et devraient
être appliquées à un taux de 600 g de produit formulé par 1000 L de solution à
pulvériser. On peut utiliser la méthode de calcul TRV pour déterminer le volume de
bouillie à pulvériser nécessaire pour mouiller complètement des arbres de diverse
taille, et la quantité de streptomycine dans le réservoir pourra être concentrée au
besoin afin de produire un dosage adéquat pour les plus gros arbres. Les arbres
standard peuvent nécessiter 1,8 kg/ha. Les doses pour les petits arbres ne devraient
jamais être inférieurs à 600 g de produit/ha. On peut améliorer la protection offerte
par la streptomycine aux fleurs en appliquant du Regulaid ou encore un bon agent
dispersant de silicone avec la streptomycine. S’il est nécessaire de procéder à plus
de deux applications durant la même période de floraison, le taux de streptomycine
appliqué lors de la troisième application et des applications subséquentes peut être
réduit de moitié si l’on utilise du Regulaid ou un agent dispersant de silicone dans le
réservoir du pulvérisateur. Des applications répétées de streptomycine peuvent
entraîner le jaunissement partiel des feuilles terminales qui étaient sur le point de
s’ouvrir lorsque les pulvérisations ont été appliquées, mais ce jaunissement partiel
n’affecte pas les arbres ou les fruits. Après la floraison, il ne faut pas appliquer de
streptomycine parce que les applications post-floraison contribuent au
développement de souches de
E. amylovora
résistantes à cet antibiotique. La seule
exception autorisée consisterait à appliquer de la streptomycine dans les 24 heures
suivant un épisode de grêle afin d’empêcher la propagation de la brûlure par des
blessures dans les vergers où la brûlure était déjà présente au moment de la
tempête de grêle, pourvu que ces applications ne contreviennent pas aux
restrictions imposées aux périodes qui précèdent la récolte inscrites sur l’étiquette de
produit.
Il existe plusieurs modèles pour aider les fruiticulteurs à déterminer le meilleur moment
pour pulvériser la streptomycine durant la floraison. MaryBlyt, le modèle le plus
couramment utilisé dans l’est de l’Amérique du Nord, est un programme
informatique mis au point par Paul Steiner et Gary Lightner au Maryland. L’utilisateur
entre la date du débourrement des arbres, les températures maximales et minimales
quotidiennes ainsi que les périodes de mouillage ou d’arrosage qui ont lieu chaque
jour. Le programme informatique utilise divers programmes de degrés-jours pour
estimer la vitesse d’éclosion des nouvelles fleurs, la croissance de la population de
E.
amylovora
dans les fleurs ouvertes et la probabilité que des infections surviennent à
tout moment durant la floraison.
Quatre conditions doivent être réunies pour que MaryBlyt puisse prédire les infections
des fleurs : les arbres doivent avoir des fleurs ouvertes, les températures moyennes
durant la journée doivent être d’au moins 15,6°C, les fleurs ouvertes doivent avoir été
exposées à 110 degrés-heures à une température supérieure à 18,3°C, et les fleurs
doivent être mouillées par la pluie ou une rosée épaisse. Le mouillage est nécessaire
pour entraîner les bactéries des stigmates de la fleur (où les bactéries se propagent)
jusqu’au nectar des fleurs où elles déclenchent l’infection. MaryBlyt souligne que le
risque d’infection pour chaque jour est faible si seulement un des quatre facteurs est
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positif, moyen si deux facteurs sont positifs, et élevé si trois des quatre facteurs sont
positifs. Dans la plupart des cas, il ne se produira aucune infection tant que les
quatre facteurs ne seront pas favorables. Si l’on entre les prévisions de température
et les périodes de mouillure pour les trois ou quatre prochains jours dans le
programme MaryBlyt, on peut prévoir les périodes d’infection de brûlure
bactérienne potentielles et les pulvérisations de streptomycine peuvent être faites
juste avant les infections anticipées.
Le programme « Cougar Blight », mis au point par Tim Smith de l’État de Washington,
utilise des données et des méthodes de calcul semblables pour établir les risques
d’infection. Par contre, ce programme se sert de tables de données plutôt que d’un
programme informatique. Le programme Cougar Blight est offert gratuitement sur le
site Web indiqué à la fin du présent texte.
Est-ce qu’un modèle de prévision aurait pu aider à anticiper le problème de la
brûlure bactérienne que l’on a connu au Québec en 2002? Le Tableau 1 montre les
prévisions du programme MaryBlyt établies à partir des données météorologiques de
2002 pour Rougemont. Les observateurs de la région avaient avancé que la floraison
était terminée le 29 mai, mais MaryBlyt n’avait prévu aucune infection de la brûlure
bactérienne si la floraison se terminait à cette date. Toutefois, en supposant que
quelques fleurs soient demeurées sur les arbres durant quatre jours additionnels, dans
ce cas MaryBlyt prévoit que des infections auraient pu se produire à n’importe quel
moment entre le 29 mai et le 1
er
juin. La plupart du temps, le plus grand risque
d’infection survient vers la fin de la floraison ou juste un peu avant la post-floraison
lorsqu’il ne reste que quelques fleurs dans les arbres.
Tableau
1 : Prévisions
du
programme
MaryBlyte
pour
2002
en
fonction
des
conditions
météorologiques
à Rougemont,
Québec
Stade
Température
(°C)
Pluie
Degré-heure
Prévisions*
des
risques
Date
du
bourg.
Max
Min
Moy.
(mm)
>18,3
Fl DH
M
TM
Risque
19
mai
B.
rose
10,7
1,5
6,1
00
20
mai
Fleur
12,0
-1,7
5,1
0,7
0+-+-M
21
mai
Fleur
13,6
2,8
8,2
00+---F
22
mai
Fleur
19,9
0,4
10,1
00+---F
23
mai
Fleur
25,2
4,6
14,9
0
40
+- - - F
24
mai
Fleur
22,7
-0,5
11,1
0,6
0+-+-M
25
mai
Fleur
16,5
-1,3
7,6
00+---F
26
mai
Fleur
19,8
7,9
13,8
4,2
0+-+-M
27
mai
Fleur
25,0
5,1
15,0
0
40
+- +- M
28
mai
Fleur
26,3
13,9
20,1
0
107
+- - + M
29
mai
Fleur
28,5
15,8
22,1
0,8
213
++++ I
30
mai
Fleur
24,5
16,5
20,5
36,1
280
++++ I
31
mai
Fleur
23,7
11,7
17,7
19,8
213
++++ I
1 juin
Fleur
24,9
10,9
17,9
3,1
160
++++ I
*
Fl = floraison,
DH
= plus
de
110
degrés-heures
sur
base
de
18,3,
M
= pluie
ou
arrosage,
TM
= temp.
quot.
moy.
>
15,6°C.
Les
niv.
de
risque
sont
F=
faible,
M
= moyen,
É =
élevé,
et
I = infection
.
Aux
États-Unis, on a homologué récemment deux nouveaux produits pour la lutte contre
la brûlure de la fleur. Il s’agit de
Messenger
(protéine d’
Erwinia
nommée Harpine), un
bioactivateur qui enclenche les mécanismes de défense naturels de la plante et de
Serenade,
est un produit de lutte biologique (une bactérie) qui a donné des résultats
dans des parcelles expérimentales utilisées dans la lutte contre la brûlure
bactérienne. Ces deux produits sont plus coûteux et moins efficaces que la
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streptomycine, aussi leur utilisation commerciale n’est pas recommandée pour le
moment.
Apogee à la post-floraison
: Apogee
(prohexadione-calcium) est un régulateur
de croissance végétale qui, lorsqu’il est appliqué à la post-floraison, peut contribuer
à réduire la croissance végétative des pommiers de 40 %. Comme nous l’avons déjà
mentionné, la brûlure bactérienne continue de se propager à l’intérieur de l’arbre et
d’un arbre à l’autre tant et aussi longtemps que les arbres poursuivent leur
croissance active. Étant donné que les arbres traités avec
Apogee
cessent de
croître plus rapidement, ils sont moins susceptibles de continuer à propager la brûlure
bactérienne au cours de l’été.
Apogee
n’est pas un instrument de lutte contre la
brûlure bactérienne : il ne fait que limiter la durée de l’épidémie de brûlure
bactérienne durant l’été. Cependant, l’utilisation de
Apogee
dans la lutte contre la
brûlure bactérienne se complique du fait que les applications du produit doivent
avoir lieu à la post-floraison, longtemps avant que l’on puisse prédire s’il y aura un
épisode de brûlure bactérienne dans le verger. Par ailleurs, le risque de brûlure
bactérienne est souvent plus élevé dans les vergers où les arbres sont âgés de trois à
six ans, mais si on traite ces vergers avec
Apogee
, on réduit la récolte parce que les
arbres prendront plus de temps à s’épanouir.
Apogee
peut être un outil efficace
dans la lutte contre la brûlure bactérienne dans les vergers matures constitués de
cultivars sensibles à la brûlure et qui sont à risque élevé en raison de la présence
d’un inoculum résiduel, d’une période de floraison par temps chaud et humide ou
encore si on a omis le traitement à la streptomycine durant la floraison. L’utilisation
de
Apogee
sur des arbres plus jeunes risques d’être inefficace à moins que l’on ait
des raisons exceptionnelles de penser qu’une flambée très grave de brûlure
bactérienne est pratiquement certaine.
Apogee
ne peut pas être utilisé sur les
poiriers : des expériences réalisées dans l’État de New York ont montré que ce
produit réduit considérablement la floraison de l’année suivante pour les poires.
Taille de la brûlure bactérienne durant l’été :
Quel est le meilleur moyen de venir
à bout des infections de brûlure bactérienne dans les vergers constitués de jeunes
arbres où l’on n’a pas réussi à éliminer complètement la brûlure durant la floraison? Il
est impossible de répondre à cette question par une seule réponse qui s’appliquerait
à toutes les situations, et les opinions varient beaucoup quant aux moyens de lutter
contre la brûlure bactérienne durant l’été. Voici mes « suggestions » à certaines des
questions qui me sont posées fréquemment par les fruiticulteurs qui ont détecté la
présence de la brûlure dans leurs plantations.
Q :
Devrais-je essayer d’élaguer la brûlure lorsqu’elle apparaît dans les jeunes arbres
ou les plants de framboisiers?
R :
Certainement, à moins que la brûlure ne soit tellement répandue que le verger
ou la plantation soit une perte totale. Les rameaux infectés sur les arbres et les plants
de framboisiers devraient être élagués dès que possible après leur apparition. À
défaut de quoi, on augmente les risques de propagation de la brûlure. Élaguer les
rameaux infectés sur les arbres matures n’est peut-être pas facile, mais les bourgeons
terminaux se forment plus rapidement sur les arbres matures qui donnent une pleine
récolte que sur les jeunes arbres, aussi la propagation de la brûlure aura tendance à
se ralentir d’elle-même dans les gros arbres.
Afin d’éliminer les infections avant que les chancres ne soient trop gros, il faut
examiner les arbres au moins deux ou trois fois par semaine tant que l’épidémie
n’aura pas commencé à ralentir. Lorsque certains arbres sont gravement atteints, il
peut être plus rentable d’éliminer immédiatement l’arbre au complet, surtout s’il
s’agit d’un cultivar très sensible comme Gala ou Honeycrisp. L’élimination des arbres
gravement atteints facilitera la tâche des personnes chargées de lutter contre la
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brûlure et leur permettra de concentrer leurs efforts sur les arbres qui peuvent encore
être sauvés.
Les équipes chargées d’éliminer la brûlure bactérienne devraient recevoir une
formation leur permettant de reconnaître rapidement les premiers symptômes de
brûlure sur les pousses terminales. Ces premiers symptômes se manifestent par
l’affaissement de la première ou de la deuxième feuille entièrement déroulée et, si
on l’examine de près, on constatera le noircissement de la nervure médiane et du
pétiole. On pourra observer également un léger jaunissement de la totalité de la
pousse succulente. Il faut éliminer ces pousses en taillant dans le bois d’au moins
deux ans jusqu’à au moins 20 à 30 cm (8 à 12 pouces) au-dessous des derniers
symptômes visibles. Si un dard ou une pousse située sur l’axe central montre des
signes de brûlure, tailler immédiatement dans le bois de l’axe central jusqu’à 20 à 30
cm (8 à 12 pouces) sous les symptômes visibles. L’élimination immédiate et radicale
évite d’avoir à procéder à des tailles répétées dans le même arbre et pourrait
contribuer à diminuer le nombre d’arbres perdus par suite de la brûlure des
porte-greffes.
Q :
Est-il nécessaire de procéder à la désinfection des outils entre les tailles?
R :
Paul Steiner a montré qu’il est inutile de désinfecter les outils parce que de petits
chancres se formeront rapidement sur les extrémités des moignons, qu’ils aient été
désinfectés ou non. Plutôt que de perdre son temps à désinfecter les outils, Steiner
recommande de faire des tailles dans tous les arbres âgés d’au moins deux ans où
les bactéries ont moins de chances de se multiplier. De plus, il faut laisser des «
moignons » en taillant les branches entre les nœuds et à plusieurs pouces au moins
de l’axe central. Les petits chancres qui se forment sur ces branches pourront ensuite
être éliminés lors de la taille divernale alors que l’on risque d’oublier les petits
chancres qui s’installent sur une taille à ras de l’axe central.
Un conseiller horticole californien a signalé qu’il n’avait pas transmis la brûlure
bactérienne avec ses outils après avoir effectué volontairement des tailles dans des
chancres infectés par temps sec. Toutefois, il a transmis la brûlure à l’aide de ses
outils lorsqu’il a procédé à la taille par temps humide. On devrait normalement
suspendre les opérations d’élimination de la brûlure par temps humide, mais ce n’est
pas toujours possible. Par mesure de précaution, on devrait tout de même
désinfecter les outils si l’on est forcé d’éliminer la brûlure par temps humide.
Q :
Est-ce que le bois de taille infectés par la brûlure devraient être enlevées du
verger?
R :
Probablement pas. Par temps sec, les pousses infectées par la brûlure peuvent
être placées au milieu des rangées pourvu qu’on les laisse sécher complètement
avant de les déchiqueter avec une tondeuse. Les bactéries de la brûlure
bactérienne ne survivront pas dans du bois mort et sec. Le bois est « complètement
sec » lorsque l’écorce ne se détache plus facilement des branches qui ont été
taillées et que l’écorce externe et le cambium ont brûni. Dans les vergers à haute
densité, en transportant le bois de taille à l’extérieur du verger on risque de propager
davantage la brûlure que si l’on laissait les tailles à sécher au milieu des rangées.
Q :
Que pensez-vous de l’idée de tailler la brûlure par temps humide ou pluvieux?
R :
Dans la mesure du possible, on ne devrait éliminer la brûlure que par temps sec.
Cependant, il faut bien peser les risques de propagation de la brûlure qui découlent
de la taille par temps humide par rapport aux risques de donner libre cours à une
infestation. Avec des cultivars très sensibles comme Gala, j’opterais pour la taille des
rameaux infectés dès que possible, même si pour cela il faut procéder dans des
conditions météorologiques loin d’être idéales.
Q :
Puis-je procéder à l’éclaircissage à la main ou au pincement des bourgeons
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pendant que la brûlure est active dans le verger?
R :
Évitez ces activités jusqu’après l’apparition des bourgeons terminaux. En
retardant l’éclaircissage à la main, vous récolterez peut-être de plus petits fruits, mais
les risques de propagation de la brûlure sont plus importants que les avantages
rattachés à un éclaircissage à la main précoce.
Documentation et sites Web qui peuvent être utiles :
Van der Zwet, T., et S. V. Beer. 1999. Fire blight—its nature, prevention, and
control. U.S. Dept. Agric., Agriculture Infor. Bull. 631. 91 p.
Van der Zwet, T. et H. . Keil. 1979. Fire blight: A bacterial disease of rosaceous
plants. U.S. Dept. Agric., Agriculture Handbook 510. 200 p.
University of California. 2001. Disease Model Database: Fire Blight. California
Pestcast. Statewide IPM Project.
<http://www.ipm.ucdavis.edu/DISEASE/DATABASE/fireblight.html>
Smith, T.J. 2000. Current models. North Central Washington Tree Fruit Web Page,
Washington State University. <http://www.ncw.wsu.edu/models.htm>
Steiner, P. W. 1998-2000. Special fire blight section. West Virginia Univ.
Kearneysville Tree Fruit Research and Extension Center Web Page (A. L. Biggs,
editor).
http://www.caf.wvu.edu/kearneysville/wvufarm10.html
LA BRÛLURE BACTÉRIENNE : UNE MALADIE DÉVASTATRICE DES POMMIERS ET DES FRAMBOISIERS
AGRI-VISION 2002-2003
FIRE BLIGHT: A DEVASTATING DISEASE OF APPLES AND RASPBERRIES
David Rosenberger
Professor of Plant Pathology
Cornell University’s Hudson Valley Laboratory, Highland, NY
Fire blight is a bacterial disease caused by
Erwinia amylovora.
Fire blight occurs on
many different hosts, but it causes the greatest economic losses on apples and
pears. It occasionally affects red raspberries and both thorny and thornless
blackberries. Host plants such as crabapple, hawthorn (
Crataegus
), cotoneaster (
Cotoneaster),
firethorn
(P
yracantha
), and mountain ash (
Sorbus
) are of commercial
interest primarily because infected plants in ornamental plantings can provide
inoculum for infecting nearby orchards. Fire blight symptoms are illustrated in many
fruit grower bulletins (See Van der Zwet and Beer, 1999).
Little research has been done on fire blight of raspberries and blackberries. Scientists
in North Carolina, Maine, and Illinois have shown that strains of
E. amylovora
that
infect raspberries and blackberries cannot infect apple shoots, and that the strains
from apple and pear do not cause disease on bramble hosts. These reports suggest
that fire blight will not readily spread from brambles to pome fruits or from pome fruits
to brambles. However, the disease cycle for fire blight is presumed to be similar for
both brambles and pome fruits.
Fire blight terminology
Scientists working on fire blight use various terms to refer to specific aspects of fire
blight in apple and pear orchards.
A
strike
is an infected terminal shoot as it appears soon after the infection becomes
visible.
Blossom bligh
t
refers to symptoms that develop following infection of flowers.
Shoot blight
refers to symptoms that develop following infection of shoot tips.
Differentiating blossom blight from shoot blight can be difficult because both result in
wilting and death of terminal shoots. Blossom blight can be distinguished by finding
the dead flower clusters that usually remain attached at the base of shoots killed by
blossom blight.
Canker bligh
t
refers to infections and shoot death that result from extension of
over-wintering cankers. Thus, canker blight can occur in previously-infected orchards
even when no new infections have occurred during the season when canker blight
appears.
Fruit blight
refers to infections initiated in fruit. Fruit blight can occur as a result of hail
(thus, a form of trauma blight) or from infections that occur during summer when
rapid temperature declines during afternoon thunderstorms cause bacteria to be
drawn into the fruit.
Rootstock blight
refers to infections of blight-susceptible rootstocks on trees where
the tree trunk above the graft union remains alive.
Trauma blight
develops when infections occur as a result of injury from hail, wind, or
LA BRÛLURE BACTÉRIENNE : UNE MALADIE DÉVASTATRICE DES POMMIERS ET DES FRAMBOISIERS
AGRI-VISION 2002-2003
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Conférence donnée à Agri-Vision en janvier 2003

Organisation : Université Cornell
Auteur(s) : David Rosenberger
Date de publication : 30 janvier 2003
Infolettre Arbres fruitiers

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